HANDALA « Amani »

SudNord Records, 1991 Affiche Palestine 2 PointCulture mobile 1

MUSIQUES DU MONDE   PALESTINE

MY5741 (Disponible sur demande)

HandalaHandala est le nom d’un petit personnage-culte qui a arrêté de grandir à 10 ans. Il a les mains jointes dans le dos, les cheveux en épis et est toujours représenté de dos. Il se retournera quand le peuple palestinien aura un état. Tout le monde connait Handala dans le monde arabe. On le porte en pendentif, sur les tee-shirts, en porte-clefs,…

Son père n’est autre que le caricaturiste palestinien Naji Al-Ali qui, par ses dessins, exprimait, entre autres, la résistance à l’oppression israélienne. Il fut tué le 22 juillet 1987 à Londres d’une balle en pleine tête…

Handala est aussi un groupe composé de musiciens palestiniens et italiens, qui mélange habilement les mélodies et les rythmes palestiniens au rock, voire au rock progressif. Batterie, basse, saxo, synthés et guitare côtoient donc l’oud, le bouzouki, le saz, le mizmar, le bendir,…  De ces expériences musicales sont nés six albums, les trois premiers plus proches de la musique traditionnelle. Le romain David Petrosino, en est le claviériste, le moteur et le producteur ; il imprime au groupe une énergie communicative.

Les échanges entre les musiciens ont permis également une meilleure compréhension des cultures et des traditions, un partage d’idées et des rencontres lors des concerts ou à travers un documentaire expliquant leur parcours. Un projet-laboratoire qui a permis la collaboration et surtout une créativité musicale originale.

Handala Amani 1 PointCulture mobile 1Amani est le premier disque d’Handala (nonobstant un EP sorti en 1989). Il débute avec une litanie très arabisante dans une atmosphère de rue puis, par un mixage intelligent, laisse place à une mélodie plus rythmée au son de la flûte et des percussions (Ragillek ya bladi).

Le titre éponyme Amani est sans doute le titre le plus évocateur : d’abord planant et envoutant, il en devient hypnotique et les huit minutes quarante-quatre ne suffisent pas encore à nous rassasier.

Autre morceau phare Ma Bedna commence pourtant mal : un son de synthé vieillot et en décalage avec le chant, à tel point qu’on a l’impression que l’interprète chante faux. Pourtant après deux minutes le rythme s’emballe et on participe à une fête ensorcelante de sons et de rythmes.

Hale étonne par l’introduction du violon. Et surtout le magnifique Sheddo Lhemme , paisible et serein.

Amani est un album inhabituel que plusieurs écoutes rendent attachant. DM

(Disponibilité de ce CD)

Vinicio CAPOSSELA «Marinal, Profeti, & Balene»

Warner Music, 2011

ROCK SINGER SONGWRITER

XC070B (Disponible Au Discobus 4)

Né à Hanovre en 1965, Capossela, ce poète amateur de littérature et auteur de théâtre se crée un univers artistique unique emprunt de musique de films et de spectacles, de textes issus de la culture underground américaine ou de la mythologie. Dès son premier album en 1990 Vinicio devient un artiste culte en son pays, considéré à titre un peu réducteur comme le Tom Waits italien. Le compositeur qui a longtemps joué avec le guitariste Marc Ribot (qui accompagne Tom WAITS) surprend sans cesse son public changeant d’univers musical au gré de ses inspirations littéraires.

Moby Dick, Calypso et Job, tous les personnages de la mer participent au spectacle musical accompagné de créatures mythologiques du patrimoine universel : Kraken, sirènes, Cyclope, le Léviathan. Faiblesse humaine, ivresse virile, désespoir des jours sans vent, un conte marin rarement égalé. Une instrumentation aussi farfelue que puissante dans l’expression de ce voyage au bout de l’horizon océanique. Scie musicale, marimbula, glokenspiel, mellotron, ondes Martenot et autres instruments sortent du sac de marin de Capossela.

Les voix distillent tout le long du périple une richesse toujours juste, une quête de la perfection.

Les concerts fusionnent rock, théâtre et performance artistique comme lui seul sait le faire. YO

(Disponibilité de ce CD)

Un peu de musique pour l’été (partie 2)

CLASSIQUE

Sait-on jamais, si le climat de cet été persistait à battre les records de pluviosité, à moins que des après-midis caniculaires nous obligent à nous mettre à l’abri pendant les heures les plus chaudes, voici un choix de médias qui vous permettront d’oublier un peu les aléas de la météo et surtout de découvrir quelques précieux trésors…

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Parmi les nouveautés en musique classique, je vous recommande les CD suivants:

Sofia GUBAIDULINA « In Tempus Praesens » (concerto pour violon); « Glorious Percussion »

FG9074 (Disponible au Discobus 4)

Sofia Gubaidulina est sans doute la grande dame de la musique en Russie et, s’il est une musique contemporaine éloignée des modes et de de la cérébralité, c’est bien celle de cette compositrice.

Les œuvres de cet enregistrement datent de 2007 et 2008.

Selon ses propres termes, « Que je sois moderne ou non m’est égal. La vérité intérieure de ma musique est ce qui m’importe ». Sa musique montre une expressivité foisonnante et une préoccupation constante pour l’être humain en quête de spiritualité. Il ne s’agit pas d’une spiritualité éthérée et paisible mais d’un approfondissement du monde dans toute sa complexité, comme dans cette œuvre magique In Tempus Praesens pour violon et orchestre où les nombres 3 et 1 jouent un rôle essentiel. « Mais ce ‘un’ porte un monde infini et multidimensionnel en lui-même et, par conséquent un nombre infini de caractéristiques » dit la compositrice.

L’autre composition de cet enregistrement Glorious Percussion nous montre un autre aspect de la personnalité de Gubaidulina : il s’agit de son intérêt, de sa curiosité insatiable pour les instruments de toutes sortes et notamment pour les instruments à percussion. Elle nous donne à entendre une variété extraordinaire de sonorités.

Très belle prestation de l’orchestre de Lucerne dirigé par Jonathan Nott, qui a notamment dirigé l’ Ensemble Intercontemporain (de 2000 à 2003), de l’ensemble Glorious Percussion, qui a donc pris le nom de l’œuvre qui les a réunis pour la première fois, et du violoniste israélien Vadim Gluzman. PD

(Disponibilité de ce CD)

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Alessandro STRIGGIO (1536-1592): « Messe à 40 et 60 Voix »

AS7502 (Disponible au Discobus 4)

Cette musique somptueuse a été conçue pour les fastes de la cour des Médicis à Florence à la fin du XVème siècle. Elle est à l’origine de ce que l’on a coutume d’appeler le style du baroque monumental qui s’est épanoui dans la première moitié du XVIIème siècle, à l’image des grandes architectures de l’époque.

Des œuvres aux proportions hors du commun écrites pour de multiples chœurs dont les pupitres étaient eux-mêmes divisés, et avec accompagnement d’instruments (à vent, notamment).

Hervé Niquet (Le Concert spirituel) a réussi cet exploit de réunir cinq chœurs de huit chanteurs, plus vingt chanteurs additionnels (pour totaliser soixante voix dans l’Agnus Dei) avec un accompagnement de quatorze instrumentistes. Le résultat est impressionnant. PD

(Disponibilité de ce CD)

Philippe CLAUDEL « Tous les soleils »

UGC, 2011

CINEMA  ,,, COMEDIE

VT0538 (Disponible au Discobus 4)

avec : Stefano ACCORSI, Neri MARCORE, Lisa CIPRIANI et Clotilde COUREAU

Alessandro est un professeur italien de musique baroque qui vit à Strasbourg avec sa fille Irina âgée de quinze ans, en pleine crise d’adolescence et son frère Luigi, un gentil fou anarchiste qui ne cesse de demander l’asile politique à la France depuis que Berlusconi est au pouvoir dans son pays, l’Italie.

Veuf et célibataire depuis pratiquement la naissance de sa fille, Alessandro se démène comme il peut pour éduquer sa fille et freiner les débordements de son frère. Pris entre sa passion pour la musique, ses amis, sa famille et son travail de bénévole à l’hôpital, Alessandro en oublie de se reconstruire une vie amoureuse, ce que même sa fille ne manque pas de lui rappeler…

Jusqu’au jour où il rencontre Florence, la fille d’Agathe, une patiente de l’hôpital à laquelle Alessandro était très attaché.

Philippe Claudel comme dans son film précédent, « Il y a longtemps que je t’aime », retrouve ses thèmes de prédilection : l’amour, la famille, la mort. Mais si, dans son premier film, il abordait ces sujets sur le ton dramatique, ici, il les traite de façon beaucoup plus légère, avec le sourire. On passe donc durant tout le film de moments très graves et dramatiques à des moments de rire et de joie ; enfin bref comme est finalement la vie.

Les acteurs m’étaient presque tous inconnus mais ils sont tous parfaits chacun dans leur rôle. JCP

(Disponibilité de ce DVD)

 

« Taranta Nights 2 »

Italian World Music, 2009

MUSIQUE DU MONDE Italie

MT3088 (Disponible au Discobus 4)

La tarentule est une araignée dont la morsure ne pouvait être soignée qui si l’on dansait des journées entières. Cette danse, la tarentelle se jouait et se dansait dans le sud de l’Italie. Chaque année, le festival « La Notte della Tarenta » réactualise la tarentelle ainsi les musiques et les chansons de cette région. C’est de ce festival que sont issus les groupes présentés dans la double compilation « Taranta Nights 2 ».

Le premier CD est dans le mode « Revival », passant de la danse endiablée « Se Balla » du groupe Zimbaria au pop « Li Santi Pauli » de Salentomusica Ensemble. Le second CD se veut plus traditionnel et contient la superbe ballade « Kali Nifta » du groupe Ghetonia.

Dans l’ensemble, la compilation souffre d’une production inégale : le chant et les instruments sonnent parfois comme si c’était du mauvais direct. J’ai toutefois apprécié les groupes Zimbaria, Ghetonia et Antidotum.

Le premier volume, Taranta Nights se trouve également au discobus 4.  DM

(Disponibilité de ce CD)

A FIL DE CIEL « A Fil De Ciel »

Folkclub Ethnosuoni, 2005

MUSIQUE DU MONDE (Italie)

MT3760 (Disponible au discobus 4)

Cet album est un voyage musical qui nous mène du ciel aux différentes terres du nord de l’Italie et du sud de la France.

Dans ce premier opus, ce groupe traditionnel du Piémont (nord-ouest de l’Italie) nous propose une collection de superbes mélodies allant du XIIIe siècle à nos jours, en passant par quelques Noëls anciens.
Cet ensemble de morceaux qui alterne les instrumentaux et les chansons est attachant grâce à ses arrangements subtils et son instrumentation variée.

J’ai particulièrement apprécié « Oltre le mura », un instrumental qui commence par une belle complainte triste à la cornemuse, ainsi que la voix sensible de Rosella Peelerino sur « Lhi carn marinas ». DM

A écouter aussi les CD d’autres groupes piémontais : (sur commande)

La Ciapa Rusa MT4625 MT4622,
Tre Martelli MT6224,
Tendachënt MT6184

(Disponibilité de ce CD)

TENDACHËNT « Ori Pari »

Folkclub  Ethnosuoni, 2000

MUSIQUE DU MONDE

MT6183 (disponible sur commande)

Maurizio Martinotti, multi-instrumentiste de Tendachënt et de La Ciapa Rusa

Maurizio Martinotti est sans doute le meilleur représentant de la World Music italienne.

Multi-instrumentiste vraiment doué et inspiré, il s’est mis à collecter des musiques traditionnelles dans le répertoire piémontais (Italie du Nord). Nous pouvons les écouter sur les nombreux albums qu’il a enregistrés avec ses diverses formations.

Personnellement, je suis étonné de l’activité incroyable que mène cet artiste pour faire découvrir la musique du Nord de l’Italie.

C’est lui qui a été à la base de la redécouverte de la vielle à roue italienne (ghironda), dont il enseigne la technique à Turin. Il produit de nombreux groupes piémontais et italiens, avec lesquels il joue divers instruments traditionnels. Nous en possédons d’ailleurs quelques uns à la Médiathèque (Albums avec Maurizio Martinotti).

Il est aussi le directeur d’un des plus importants festivals folk italiens, le Folkermesse.

Il serait long de dire tout ce que cet artiste réalise afin de faire connaître et apprécier la musique du Nord de l’Italie.

Toutefois, j’ai particulièrement apprécié une de ses formations les plus connues en Italie, La Ciapa Rusa,  et plus précisément leur meilleur album Retanavota (avec la voix sublime de Donata Pinti).

Lorsque le groupe a disparu en 1995, Maurizio Martinotti a formé le groupe Tendachënt, en 1997, dans la ligne artistique de son ancien groupe : des musiques et chants traditionnels revisités et joués avec des instruments anciens et contemporains.

Et comme pour La Ciapa Rusa, les morceaux sont souvent des traditionnels « collés » l’un à l’autre pour rendre la ritournelle plus variée, dansante mais aussi mélodieuse.

La langue piémontaise se marie agréablement à ces rythmes et à ces couleurs que le groupe nous livre.

Cependant, Tendachënt est un groupe d’hommes et leur chant n’est en rien comparable à la voix chaude et parfaite de la chanteuse de La Ciapa Rusa.

Restent les musiques traditionnelles : des gigues, des scottish, des valses… Un vrai plaisir !

« ORI PARI », premier album de Tendachënt

La première chanson de l’album, Nsumma al pont ad Mantua, est une douce mélodie qui s’emballe dans ses parties instrumentales. On y entend l’histoire d’une jeune servante violée par un chevalier français et qui se suicide pour laver son honneur. Violons, flûtes, batterie, vielle, … nous entraînent à la danse. Cette chanson se trouvait également sur l’album Retanavota de La Ciapa Rusa. Lire la suite « TENDACHËNT « Ori Pari » »